Les trois termes : Ville, Urbanisme et Habitat, convergent vers un seul et même sens : “La ville c’est l’espace urbain par excellence et lieu de notre habitat”. Mais sur le nouveau fronton du 135 rue Didouche Mourad, on a juste rajouter le mot “Ville” comme pour expliquer que c’est une nouvelle attribution qui passe du MATEV – Ministère de l’aménagement du territoire et de la Ville , (qui était MATET, T pour Tourisme), et qui atterrie au MHU-V Ministère de l’Habitat de l’urbanisme “et de la Ville”. Monsieur Abdelmadjid Tebboune nous explique que “à un moment donné, il y avait des autorités différentes en charge de la Ville, ce qui posait des problèmes de coordination”. (APS)
Cela est vrai et logique, depuis 2006 on a essaye de mettre en place “une politique de la ville” et de la faire appliquer par les secteurs concernés ayant la force de l’opérationalité, sans succès. Pourquoi ? parce qu’il y avait peut être méconnaissances des difficultés sur le terrain, et qu’effectivement il y avait un problème de chevauchement de prérogatives entre plusieurs secteurs et acteurs surtout ceux de l’Habitat et l’urbanisme, l’Intérieur et les Collectivités locales.
Aujourd’hui, ce cafouillage est donc stoppé net par cette décision du Premier Ministre Abdelmalek Sellal. Cela vient confirmer les doutes exprimés par les experts qui étaient conviés à débattre, pendant l’été, de la question avec l’ex ministre de la ville (ex MATEV) Amara Benyounes.
Concrètement, qu’est ce qui va se passer maintenant ? Une direction de la ville vient d’être installée, mais ses missions et sa feuille de route ne sont pas encore connues : Nouveaux textes ? nouveaux outils? nouvelles façons de gouverner et d’intervenir sur les villes ? Villes nouvelles ?.
De notre point de vue, il s’agit là d’une réelle opportunité qui est donner, un an après sa prise de fonction, à M. Tebboune , désormais “Super-Ministre”, pour réformer tout le secteur qu’il dirige et qui est resté malade de ses certitudes, l’introduction de la Ville oblige l’intégration d’un aspect capital : le travail transversal impliquant l’ensemble des secteurs. Tellement de logements (mal) construits, tellement de quartiers anonymes marginalisés et sous équipés, tellement de villes défigurés, tellement d’espace publics délaissés. Depuis les textes de lois sur ces fameux instruments d’urbanisme (PDAU et POS en 1990) on continuent à produire un urbanisme dépourvu de sens et même de culture urbaine, ce qui est en soit paradoxal. On aimerait beaucoup être rassuré sur l’avenir de nos villes, mais de grâce, arrêtons de parler à chaque fois d’urgence. La clairvoyance est de mise, il faut oser franchir un cap et réformer notre système de gouvernance de la ville. Il nous faut une nouvelle doctrine à inscrir sur le long terme. Après cinquante ans d’indépendance, nous méritons bien cela.
En tout cas l’échiquier est (re)posé et les entraves identifiés, reste une (re)définition claire d’une stratégie et une projection d’avenir avec des objectifs à atteindre
Quant au nouveau sigle MHUV, ce n’est finalement pas très important, même s’il est plus logique que ça soit MVUH (Ministère de La VILLE, de l’Urbanisme et de l’Habitat) dans cet ordre précis de bataille, en tout cas l’essentiel est dans la boite et non dans l’emballage…. nous restons très attentif et suivons avec grand intérêt la suite des évènements
A.Amrouche
02 Octobre 2013
