Editorial (n° Hs 05 Février 2014)
écrit par Akli Amrouche
Arrêter le temps et imaginer un futur radieux à notre Algérie, dans laquelle règnent partage, symbiose et respect de l’environnement et où l’énergie citoyenne, éparpillée et gaspillée de nos jours, sera fédérée à travers des dispositifs de concertation fondés sur l’intelligence, l’audace et la clairvoyance. Des énergies qui profiteraient d’un développement harmonieux mûrement réfléchi, apaisé de toutes les tensions et résolument ancré dans les traditions ancestrales de nos aïeux bâtisseurs.
Il est très difficile, aujourd’hui, de se projeter dans cette Algérie-là, car ses vastes territoires, il faut le souligner, sont encore malheureusement gérés avec approximation, incertitude et, plus grave encore, avec souvent un amateurisme affligeant. Cela dit, des exceptions existent.
Nous avons voulu réaliser ce numéro spécial sur la ville nouvelle de Hassi Messaoud, un projet qui, apparemment, ne fait pas l’unanimité, car peut-être encore mé¬connu ou trop éloigné des villes influentes du Nord, centres des pouvoirs de décision. Le territoire de la wilaya de Ouargla, longtemps marginalisé, est situé pourtant dans la région la plus riche d’Algérie, une terre qui nourrit et sert tout un peuple grâce aux nombreux gisements d’hydrocarbures.
Si ce n’était le risque technologique qui menace directement près de 45.000 habitants, cette ville nouvelle n’aurait sans doute jamais été conçue, et cette belle région, qui connaît une léthargie pesante depuis de nombreuses années, continuerait à nourrir le mécontentement et la déception de toute une frange de notre société, surtout les nouvelles générations, instruites, cultivées, mais sans projets d’avenir.
Contrairement aux nombreuses villes nouvelles en souffrance (Boughezoul, Bouinan, Sidi-Abdallah, El Ménéa) sur lesquelles nous pouvons émettre des réserves quant à leur édification effective, la nouvelle Hassi Messaoud jouit d’une posture plus séduisante et plus attirante, vu que la conjoncture actuelle, avec tous les chamboulements géostratégiques à l’échelle maghrébine et au Sahel, milite en sa faveur. L’Algérie doit reconquérir avec force l’étendue de son territoire du Sud.
Le rééquilibrage territorial, esquissé dans le Schéma National d’Aménagement du Territoire, (SNAT, adopté en 2010) trouve dans ce projet un argument de taille. De plus, contrairement aux autres villes nouvelles programmées, toutes les ressources sont disponibles en abondance : eau, énergie, infrastructures de transport, bassin d’emploi ainsi qu’un potentiel énorme pour le développement des énergies nouvelles et renouvelables (l’éolien, le solaire…). D’ailleurs “La” grande ambition des promoteurs de ce projet est justement d’en faire une ville intelligente, une vraie Smart city, qui attirera les entreprises technologiques, les chercheurs, les industriels et les investisseurs nationaux et étrangers.
Reste à donner un nom à cette ville. C’est peut-être une occasion en or pour engager une véritable concertation avec les citoyens de la région. Ils pourront ainsi être impliqués pour signer son acte de naissance.
Bon vent.
Poster un commentaire