Un algorithme est la description précise, sous forme de concepts simples, de la manière dont on peut résoudre un problème complexe de façon pratique et efficace en étant bien structuré. Mais vous me direz de quoi parle-t-on là ?
Eh bien, je veux échanger avec vous sur le thème de l’habitat. J’aimerai vous exprimer sur ce laïus mes craintes de voire des territoires entiers de nos villes souffrir encore de maladresses, de visions étriqués, d’incompétences et d’incompréhensions. Je veux vous parler des programmes de logements qui se lancent encore en masse partout dans le pays. J’aurais tant aimé que ces urgences puissent être tempéré, mais force est de constater que les projets programmés finissent inexorablement par se lancer le plus souvent dans des conditions peu propices à la créativité. Je me dis que quelque part, nous sommes tous responsables de ce qui va se produire dans les années à venir, et si échec il y aura, ça sera aussi notre échec à tous.
Ce que je veux dire c’est qu’on a, aujourd’hui, du mal à capitaliser les bonnes expériences, qui existent et qui pourraient nous servir de base pour aller plus vite et gagner en performance en matière d’études urbaines et architecturales. Il est donc encore nécessaire de renouveler nos réflexions autour de cette épineuse problématique de l’habitat avec un intérêt particulier accordé au logement de masse.
La commande publique est encore mal exprimée, et les architectes apportent, souvent malgré eux, des réponses mal adaptées. Tout cela, malheureusement, inscrit dans la pérennité des choix souvent inappropriés : pauvreté de la modénature ; absence de réflexions sur les densités; caractère rudimentaire des aménagements ; ghettoïsation ; etc. En plus du mono-type extensif, avec des couleurs en façade qui cachent mal l’inconsistance architecturale et urbaine, on voit fleurir ces dernières années de nouvelles concentrations d’immeubles à grande hauteur, résultat d’une perception très discutable de l’économie du sol urbain. Toutes “ces additions” produisent des coefficients hors normes et révèlent nombre de déficiences. Les malfaçons dans les réalisations finissent par appauvrir durablement notre parc de logements, et l’image de nos villes en souffrent terriblement.
Je suis d’avis que l’urgence peut ne pas déteindre sur la qualité de la réflexion ; les données d’une commande urgente peuvent être assimilés et intégrée dans une production intellectuelle maîtrisée.
Même si les finances ne suivent pas, il est de la responsabilité des architectes et des urbanistes d’offrir “des projets à fort potentiel”, et ces projets doivent proposer des qualités spatiales intrinsèques qui se fondent sur une connaissance précise du mode de vie et des aspirations de notre société, dans toute sa diversité. Ne pas hypothéquer l’avenir de nos cités, je pense que l’urgence est là. Le développement durable c’est aussi donner des chances aux populations d’évoluer dans leur environnement en le construisant graduellement, mais les fondamentaux doivent exister. C’est loin d’être le cas aujourd’hui.
Si, déjà, nous évitons de répéter les nombreuses erreurs du passé, si nous arrivons à consigner les bonnes expériences et les reproduire intelligemment, si nous arrivons à proposer les bons montages fonciers et financiers, si nous disposons des outils nécessaires de travail, si si, … la liste est longue, mais la matrice existe bel et bien.
Qu’est ce qui nous reste à faire ? Même si je trouve que nous avons, en Algérie, accusé un immense retard dans cette histoire d’accumulation de savoir-faire, spécifiquement en matière d’aménagements urbains et d’habitat. Il n’est cependant jamais trop tard pour bien faire. Il me parait utile d’engager des réflexions collectives car les solutions existent, la passion et l’amour de ce pays aussi.
Il nous faut Prendre le taureau par les cornes comme l’a si bien décrit Noberto Caimo qui raconte son voyage en Espagne en 1755 : « […] J’y ai surtout admiré certains traits singuliers d’un courage et d’une intrépidité extraordinaire, comme de saisir adroitement le taureau par les cornes et de le renverser par terre […] ».
Une première approche a été esquissée lors du dernier Workshop de la revue “Vies de Villes” : ‘Habitat, lieu de ressourcement et source d’inspiration”. Réfléchir collectivement sur plusieurs thématiques et capitaliser celle-ci sous forme d’un document à diffuser.
Si le sujet vous intéresse, faîtes nous signe, commentez (ci-dessous) nos écrits, faîtes nous vos propositions.
J’attends vos commentaires.
Akli Amrouche
Architecte-Urbaniste.
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Lifa kamel architecte dplg · juil. 8, 13:51On ne peut pas s'occuper de la qualité du moment que les politiciens font le beau temps et la pluie.
O houda · juil. 8, 17:53je croie bien Mr que tout ce que vous dites est vrai, certes le problème est là ! on en a conscience , de réfléchir a une SOLUTION , c’est bien dure a concrétiser car même en prenant en compte des comportements de la société , de ses besoin , du développement durable … et tout autre élément, théoriquement tout cela semble marcher, une réflexion collective est saine semble aboutir à quelque chose de cohérent j'en doute pas , nous avons d'assez bons spécialistes dans le domaine; mais le problème je pense vient d'un peu plus haut , les idées ne manquent pas les conseils n'en finiront jamais mais à des fins politiques personne ne nous entendra , se qui a coulé notre casbah dans un nuage sombre ; je n'accuse pas seulement ceux la bien sure le peuple y participe par son comportement son style de vie … les concernés dans ce domaine aussi par leurs silence par leurs refus de voir la réalité en face donc qu'attendons nous pour y remédier , allons nous nous taire et refaire les erreurs du passé ou du moins les voir faire en croisant les bras ! j’espère bien que tous cela va changer un jour, que des personnes courageuses ,ambitieuses (même si cela n'a pas suffit auparavant mais il faut persévéré ) arriverons a les dissuader et a trouver une SOLUTION pas utopique mais du moins viable et durable , car ce qui compte après tout c'est notre pays qu'on aime tous donc son empreinte sa chaleurs et son environnement nous concerne!
akli · juil. 8, 18:20je suis d’accord avec toi Kamel sauf si on fait grossir nos rangs pour atteindre une taille critique. Je suis d’accord qu’il faut pour cela des stratégies et un engagement sans failles. être une force de proposition cela ne suffit pas.
BOUNACEUR RAFIK · juil. 10, 13:49Oui Mr c’est vrais ce que vous dite je suis tout a fais d’accord avec toi , il faut une réflexion qui change cette montalite d’urgence qui ne caisse de segmente de jours après l’autre avec des programme de masse localiser n’importe comment , notre foncier est mal géré, en ne peut même pas faire la différence entre un bien publique et le prive, nous somme en 2014 est je peut dire que actuellement et le cadastre général n’est pas finis en algerie , comment veut tu qu’ont peut avoir une bonne réflexion sur l’aménagement et l’environnement , et la gestion de l’espace . merci