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Architecture : La "Mousse d'Acier" va-t-elle redéfinir les standards de la sécurité et de la structure ?

C’est une petite révolution qui pourrait bientôt quitter les laboratoires pour rejoindre nos chantiers. La « Mousse Métallique Composite » (CMF), mise au point par l’Université de Caroline du Nord, promet de résoudre l’éternel dilemme de l’architecte : comment allier légèreté aérienne et résistance absolue ? Zoom sur un matériau qui pourrait rendre nos bâtiments « invincibles ».

- Par A.Amrouche Architecte & Urbaniste – le 21/12/2025 –

Une structure « ossement » pour le bâtiment

Pour un architecte, le poids est l’ennemi. L’acier est résistant mais lourd ; l’aluminium est léger mais fond vite. La CMF (Composite Metal Foam) change la donne. Imaginez une plaque d’acier inoxydable dont 70 % du volume est constitué de bulles d’air. Avec une densité de 3,3 g/cm³ (contre près de 8 pour l’acier classique), ce matériau permet d’envisager des surélévations ou des structures en porte-à-faux audacieuses, là où le poids du béton ou de l’acier plein serait prohibitif. C’est le rêve de la « structure osseuse » appliqué au BTP : une matrice poreuse ultra-optimisée.

Le bouclier ultime pour les ERP (Établissements Recevant du Public)

Au-delà de la structure, c’est sur la sécurité passive que la CMF se distingue. Pour les projets sensibles (ambassades, gares, tours IGH), elle offre des performances inédites :

Résistance au feu (Coupe-feu 2.0) :

Contrairement à l’acier qui perd sa portance dès 500°C (nécessitant des flocages inesthétiques), la mousse métallique encaisse des températures de brasier sans fléchir. Elle agit comme une barrière thermique intrinsèque. En façade, cela signifie moins de propagation verticale des incendies.

Blast Mitigation (Anti-explosion) :

En cas d’explosion accidentelle ou malveillante, la façade en CMF ne vole pas en éclats. Elle s’écrase localement, absorbant l’onde de choc (effet « crumple zone ») et protégeant la structure primaire du bâtiment ainsi que ses occupants.

Acoustique et Thermique : La fin des doublages ?

L’un des atouts majeurs pour la conception est la multifonctionnalité. Habituellement, un mur rideau métallique nécessite des couches d’isolants (laine de roche, etc.) pour traiter le thermique et l’acoustique. La structure caverneuse de la CMF piège naturellement les décibels et la chaleur. On peut imaginer des panneaux de façade monoblocs, plus fins, qui assurent à la fois le clos, le couvert, le blindage et une partie de l’isolation. Un gain de surface utile (SHON) précieux pour les promoteurs.

Une esthétique « Brutaliste High-Tech » ?

Si les premières applications sont structurelles (cachées), le matériau possède un potentiel esthétique brut. Sa surface, si elle est laissée apparente ou coupée, révèle une texture unique, cellulaire et métallique, qui accroche la lumière de manière complexe. Elle pourrait devenir la signature de projets « néo-industriels », remplaçant le béton banché ou le métal déployé pour des habillages intérieurs ou extérieurs.
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